Technologie et vitesse : une sortie de route financière

Grâce aux innovations technologiques, les transactions financières, devenues de plus en plus rapides, se sont multipliées sans réel fondement économique. Au point de rendre vulnérables des marchés morcelés dont le contrôle échappe aux régulateurs.

Mondialisée, la finance est également en pleine accélération. Les sorties de route s’y mesurent en milliards de dollars par millisecondes, et les opérateurs humains peinent à suivre. Ainsi du 6 mai 2010 sur les marchés américains d’actions : leur plus sévère chute depuis 2008. Le sénateur Charles Schumer, de New York, lors de l’audition des gendarmes financiers américains, la Securities & Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le 20 septembre 2010, s’alarmera: « Nous avons laissé la technologie nous dépasser. »

Changer de regard sur la richesse

Le journal 'article 1' des états généraux de l'économie sociale et solidaire

DÉCOUVREZ LA VERSION COMPLÈTE DU JOURNAL DONT EST EXTRAIT CET ARTICLE

Article 1 : le journal des États généraux de l’économie sociale et solidaire

CONTRE L’AVEUGLEMENT DES ACTEURS ÉCONOMIQUES, NOUVEAUX REGARDS.

Contre l’aveuglement des acteurs économiques, l’économie sociale et solidaire propose de nouveaux angles de vues. Le produit intérieur brut (PIB), indicateur de la croissance économique, est le fil conducteur d’In­dices, film de Vincent Glenn qui a couvert le périple de la commission Stiglitz. Installée au début 2008, elle a planché sur la mesure des performances et du progrès social. Le PIB n’y suffit plus : « les seuls coûts comptabilisés sont monétaires et privés, à l’encontre des biens collectifs publics » témoigne un des protagonistes.

Quelques ordres de grandeur : « 4 000 milliards de dollars pour renflouer les banques, 40 pour éradiquer la sous alimentation, 3 200 échangés chaque jour sur les marchés financiers dont seulement 2,7 % pour des biens et services réels ». Jean Fabre, ancien du programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ajoute qu’ « on ne demande pas à quelqu’un combien il a produit, lorsqu’on le rencontre, mais comment il va. »